Portrait de soignants
09 Avr.
Depuis plusieurs jours, des soignants volontaires sont en mission en Île de France au sein des cliniques Vivalto Santé. Ils partagent avec nous leur expérience.
Rencontre avec Viviane Lemétayer,
soignante volontaire au CHP de l’Europe de Port-Marly
Viviane Lemétayer est aide-soignante en CDD à l’Hôpital Privé Sévigné, près de Rennes. Elle est arrivée en Ile de France le 2 Avril afin d’apporter son aide et son soutien aux équipes du Centre Hospitalier Privé de l’Europe de Port-Marly dans le service hospitalisation Covid-19. Entretien.
Ayant appris que nos collègues en Ile de France avaient besoin de renfort, j’ai tout de suite souhaité me porter volontaire ! Aide-soignante en CDD à l’Hôpital Privé Sévigné, j’étais en poste mais il me semblait impossible de ne pas répondre à l’appel « Solidarité Ile-de-France » lancé par le Groupe.
Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre vos collègues en Ile de France ?
Ces sont mes valeurs ! L’entraide, la solidarité cela me parle…je ne pouvais pas continuer à rester ici sachant mes collègues en sous-effectifs en Ile-de-France ! Je devais partir…
Comment avez-vous été accueillie sur place par les équipes d’Ile de France ?
Arrivée au CHP de l’Europe au Port-Marly j’ai été très bien accueillie par les équipes de l’établissement. Je suis en poste dans le service hospitalisation dédié Covid-19. Nous ne sommes principalement que des vacataires arrivées en renfort pour soutenir les équipes en place…au départ c’était un peu difficile de prendre ses marques, on sentait que l’organisation se mettait en place dans l’urgence mais nous nous sommes beaucoup entraidées, soutenues…et ça fonctionne !
Comment d’un point de vue professionnel avez-vous vécu cette expérience ?
Cette expérience professionnelle est très enrichissante…on en ressortira différentes ! Ici tout est démultiplié !
On vit des moments et des situations très différentes de ce que l’on a l’habitude de vivre dans notre quotidien au sein de nos établissements.
On est révoltées quand on voit que certaines personnes ne prennent pas toujours le confinement au sérieux, car ce que l’on voit sur le terrain en étant à proximité des malades est très compliqué…! Tout le monde peut être touché par cette maladie !
Que vous a apporté cette expérience sur le plan humain et qu’en avez-vous retiré ?
Cette expérience que je vis toujours actuellement, m’apporte beaucoup ! Tant au niveau des échanges avec mes collègues qu’avec les patients atteints du covid-19 dont je m’occupe chaque jour. On parle avec eux, on les rassure, on essaye de calmer leurs angoisses parfois très fortes. Nous sommes leur seul lien avec l’extérieur et ils nous remercient chaque jour de nous occuper d’eux… Ces relations avec les patients, ces valeurs de solidarité et de bienveillance me touchent beaucoup !
Si vous aviez à résumer ce moment de vie en une phrase, quelle serait-elle ?
Des valeurs humaines fortes, de la solidarité et de la bienveillance c’est ce qui me motive chaque jour dans mon quotidien !
Rencontre avec Claire Mounier
soignante volontaire au CHP de l’Europe de Port-Marly
Claire Mounier est aide-soignante à l’Hôpital Privé Sévigné, près de Rennes. Elle est arrivée en Ile de France le 3 Avril afin de prêter main forte aux équipes du Centre Hospitalier Privé de l’Europe de Port-Marly auprès du service réanimation. Entretien.
Lorsque j’ai appris que nos collègues en Ile de France avaient besoin de personnel, j’ai tout de suite demandé à partir. Je suite aide-soignante mais également pompier volontaire, j’avais besoin de me rendre vraiment utile. Quand j’ai appris qu’il y avait un appel à la solidarité j’ai sauté sur l’occasion.
Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre vos collègues en Ile de France ?
J’avais vraiment besoin de me sentir utile. Lorsque le confinement a commencé j’étais en période de congés. Je ne me voyais absolument pas rester chez moi alors que d’autres étaient en train de prendre en charge des patients, et ce en sous-effectif.
Comment avez-vous été accueillie sur place par les équipes d’Ile de France ?
On est partis à trois, et sur place tout le monde s’est montré aux petits soins avec nous. Les équipes nous ont vraiment bien accueillis et coachés. On nous appelle les bretons, on a vraiment l’impression que notre présence ici les soulage et leur fait plaisir.
Comment d’un point de vue professionnel avez-vous vécu cette expérience ?
D’habitude je ne travaille pas en réanimation Je suis au pool donc je tourne entre différents services mais je n’avais jamais fait de réanimation. J’apprends donc énormément de choses depuis mon arrivée. Au départ on tâtonne, puis on prend facilement des repères et on sait très vite comment se rendre utile. Nous sommes amenés à travailler dans des situations inédites avec des conditions qui ne sont pas ordinaires, ce qui est extrêmement enrichissant d’un point de vue professionnel.
Que vous a apporté cette expérience sur le plan humain et qu’en avez-vous retiré ?
Physiquement c’est assez éprouvant car les mesures sanitaires et les différentes protections que l’on doit porter pendant plusieurs heures sont assez contraignantes. C’est également une expérience qui est bouleversante et humainement violente, on est confronté brutalement à une situation dans laquelle règne l’inconnu. Nous sommes dans un moment de guerre et c’est là que notre travail prend tout son sens car il faut faire le maximum pour sauver des vies et aider ses collègues.
Si vous aviez à résumer ce moment de vie en une phrase, quelle serait-elle ?
C’est difficile à résumer, mais il y aura clairement un avant et un après. C’est une expérience qui va tous nous marquer sur le plan humain.